Cela fait neuf mois que votre bébé se tient au chaud dans votre ventre, il est temps pour lui de sortir et de découvrir ce monde dans lequel vous vivez. A vrai dire, il en avait déjà quelques informations ; il lui arrivait, par exemple, d’entendre les bruits autour de vous, sentir votre main caresser votre ventre.

Dans cet article, l’intérêt sera porté sur le nouveau-né, son quotidien, ses compétences, ses réflexes dits archaïques ou primaires.

“Un bébé en lui-même n’existe pas, il y a un bébé et quelqu’un avec lui.”   D.W. Winnicott

Mais que veut-on dire par nouveau-né ? En quoi ce tout petit être peut-il être compétent ?

Sachez que le terme « nouveau-né » désigne la période allant de 0 à 3 mois, durant laquelle, il est totalement dépendant de sa maman, son papa ou la personne qui s’en occupe tout simplement.

Au tout début, vous remarquerez que son temps sera réparti entre des périodes de sommeil longues et des périodes d’éveil très courtes. Ces moments de sommeil (18H/24H) permettent à bébé de se remettre du bouleversement vécu par la naissance, pendant que la maman se remet elle, des émotions de l’accouchement.

Au fur et à mesure des jours, l’éveil sera plus présent pour laisser place à des échanges, des découvertes, des sourires et des mimiques, de quoi nous impressionner. Il aime ou n’aime pas être bercé, est très sensible au toucher, aux sons et aux visages. Il n’empêche que certaines choses peuvent le déranger, il devient donc indispensable à l’entourage de doser les stimulations envers bébé et garder en tête que tous les bébés ne se ressemblent pas et n’ont pas les mêmes goûts.

En quoi sa petite vie est-elle si particulière ? Quelles sont donc ses compétences ?

Comme il a déjà été évoqué, ces compétences ont commencé à se développer bien avant la naissance, plus tôt, dans la vie intra-utérine. Le beau fœtus est stimulé par ce qui entoure la maman. Ainsi, l’audition, la vision, la gustation et l’odorat sont des sens connus bien avant la naissance.

Le bébé nait alors compétent mais il a encore tout à apprendre. Dès le moment où il ouvre les yeux, il est capable de diriger son regard vers un point précis de son environnement. Toutefois, son acuité visuelle est très faible, il voit flou et s’intéresse beaucoup aux contrastes. Quant au système auditif, il est déjà fonctionnel à la naissance, bébé est en mesure de percevoir les sons produits par l’entourage. Plus incroyable, l’odorat se développe pendant la gestation grâce au liquide amniotique et de ce fait, bébé est capable de reconnaitre les odeurs maternelles qu’il arrive à distinguer des autres. Enfin, le système gustatif est fonctionnel à 3 mois de gestation à travers les saveurs qu’apporte le liquide amniotique et qui varient en fonction de l’alimentation de la maman.

Psychomotricité et nouveau-né, cela donne quoi ?

De la naissance de l’enfant jusqu’à ses 2 ans, nous parlons de développement sensorimoteur ; ce sont les signaux sensoriels (les cinq sens), qui vont stimuler et éveiller l’intérêt du bébé. Pour ce dernier, le moindre bruit est tout nouveau et surprenant, c’est par cela qu’il vivra ses propres expériences, indispensables pour se développer. Quel que soit son environnement, il a un réel besoin d’être stimulé de manière correcte en termes de qualité mais aussi de quantité.

A la naissance, ce petit être a une motricité globale dont les décharges sont généralisées à tout le corps. Concrètement, il s’agit par de « réflexes archaïques ». C’est-à-dire des mouvements involontaires et incontrôlés, qui se transformeront, en général, vers 4 mois ; en mouvements volontaires et précis. Ces réactions témoignent de l’immaturité de certaines zones du cerveau.

On peut citer par exemple :

  • Réflexe de succion, observé facilement lorsque l’on caresse la joue du bébé, sa tête se retourne pour atteindre l’objet à sucer.
  • Marche automatique : lorsque bébé est en position verticale, la tête penchée vers l’avant, nous obtenons une succession de petits pas.
  • Réflexe de Moro : il apparait lorsque nous posons le bébé sur un plan et que nous lâchons ses mains, de manière brusque, le bébé ouvre les bras et les referme comme pour se défendre, se protéger.
  • Réflexe d’agrippement, Grasping, observé lors de la stimulation de la paume de la main qui se referme avec une forte flexion des doigts.

Pour conclure, nous avons cru pendant longtemps que le bébé était tout simplement un être passif avec un comportement archaïque, dépendant des faits et gestes de sa maman. Il suffit aujourd’hui de l’observer pour bien comprendre que sa vie est pleine de grands moments d’émotions, de plaisirs, peut-être même de frustrations.

De ce fait, dans le prochain article, nous parlerons du travail du psychomotricien auprès des nouveaux-nés, de la stimulation sensorimotrice et aux exercices qui intéresseraient tout parent et toute personne travaillant dans le monde de la petite enfance.

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